Introduction
Licenciement brutal, accident du travail, blessure grave ou fin de carrière sportive : toutes ces situations individuelles provoquent des traumatismes et des douleurs violentes communes.
L’arrêt de carrière d’un sportif de haut niveau (SHN) ou sportif professionnel provoque une souffrance émotionnelle dont les responsables ou employeurs, voire les sportifs eux-mêmes, ne savent pas toujours anticiper les conséquences ou gérer « l’évènement ». Si on agissait plus en amont, en prévention et en accompagnement de cette population, peut-être parviendrons-nous à créer de meilleurs conditions d’épanouissement à la carrière du sportif professionnel et anticiper sa reconversion professionnelle.
L’arrêt brutal de carrière d’un compétiteur et la souffrance émotionnelle que celle-ci provoque restent un sujet tabou qui met le monde sportif dans l’embarras (impacts médiatiques, enjeux économiques, souffrance personnelle, gestion des relations humaines ). C’est bel et bien pour cela que ce sujet mérite réflexion, concertation, écoute et un véritable plan d’actions de l’ensemble des acteurs concernés.
L’arrêt de carrière, cette souffrance
Lors d’une fin de carrière subie par le sportif de haut niveau (blessures, non qualification en équipe nationale, non renouvellement de contrat professionnel…), ce dernier n’a pas d’autre choix que de renoncer à ce à quoi il tenait souvent le plus : « son métier passion », son statut, la reconnaissance de ses pairs, du public. Ces pertes successives provoquent une forte perte de confiance, de leadership, provoque des changements vis à vis de ses relations (sociales, professionnelles, sportives, voire familiales), de ses revenus, ses contrats de sponsoring, ses coéquipiers : c’est tout son écosystème personnel et professionnel qui risque de vaciller du jour au lendemain.
Les fédérations sportives, l’INSEP, les clubs professionnels accompagnent ces sportifs de haut niveau dans la recherche d’une formation, d’un nouvel emploi, mais le plan émotionnel de la rupture n’est lui pas ou peu géré, évoqué, évacué. Et ce qui n’est pas dit, n’est pas digéré par le sportif au moment de la rupture est une souffrance sur laquelle on ne bâtit rien de positif et de solide.
Que le départ soit voulu ou subi, le sportif professionnel (ou amateur) se retrouve seul, a l’impression d’être lâché, risque de se positionner comme victime et prendre ce deuil ou « séparation » comme un rejet, un désamour. Comme dans un divorce…
La période entre l’annonce d’une fin de carrière et l’acceptation de ce qui est à jamais derrière soi est difficile, insupportable à vivre et surtout plus ou moins longue en fonction des individus. L’athlète suit sa propre courbe du deuil et ses étapes.
Le rôle des professionnels du sport
On le disait plus haut, les institutions fédérales ou employeurs (clubs, entreprises, sponsors etc) sont acteurs de cette situation et leurs enjeux une réalité également à prendre en compte. En effet, le sportif, pétri dans sa souffrance, peut pendant cette période douloureuse, « déballer son sac » aux journalistes, pointer du doigt les fédérations ou les clubs qu’il considère comme responsables de la situation, déverser sa colère sur la place publique. Ce qui est dommageable pour tout le monde y compris pour le sportif.
Certains coups de gueule comme celui de Raphaël Poulain (joueur professionnel et international de Rubgy qui a écrit un livre « Quand j’étais Superman ») ou d’autres ont pourtant permis de mettre le doigt là où ça fait mal et de faire avancer le sujet de la reconversion des sportifs professionnels et de haut niveau.
Les fédérations, les staff techniques successifs, les entraîneurs, les clubs professionnels, les sponsors ont demandé pendant des années aux sportifs de s’investir émotionnellement, physiquement, sentimentalement en contrepartie d’une reconnaissance financière, médiatique et la promesse d’un avenir ensemble.
Les instances sportives auraient tout intérêt à mieux gérer cette inévitable fin de carrière qui surviendra, à accompagner les sportifs en carrière, que les sportifs s’autorisent à parler de leur fragilité, des émotions qui les traversent, des craintes, sans avoir peur d’être mis à l’écart pendant leur carrière, créer un espace de dialogue rationnel avec le sportif encore en activité, mettre en place un accompagnement de départ personnalisé mené par un coach professionnel, un consultant en outplacement, un psychologue pour créer les conditions favorables de l’après carrière… voire d’éviter certaines blessures parfois liées à l’insécurité du sportif.
Le rôle des professionnels RH et accompagnement est d’aider les sportifs à:
- Comprendre mieux les choses que l’on traverse, leurs enjeux
- Exprimer ses émotions, ses peurs, ses doutes, ses forces
- Découvrir et faire savoir ses compétences professionnelles
- Prendre du recul sur le plan émotionnel
- Mieux appréhender la courbe de deuil
- Gérer de façon plus rationnelle la fin de carrière sportive
- Préparer son après carrière sportive et se préparer sereinement à sa transition professionnelle (reconversion)
C’est pourquoi Teameo vous propose d’ouvrir le dialogue, donner des pistes de réflexion, proposer un questionnement, partager les informations utiles à la compréhension de cette problématique aux sportifs et staff techniques désireux de s’y préparer.
Quelles pistes de réflexion à partager :
- Construction identitaire au delà du sport : Qui suis-je au delà du sport ?
- Mon sport : que m’a t-il apporté ? Appris sur moi ? sur les autres ?
- Développer une meilleure connaissance de soi, de ses qualités, forces, ses savoir-faire
- Développer des compétences émotionnelles, communicationnelles et relationnelles
- Optimiser équilibre vie professionnelle et vie personnelle pendant sa carrière sportive
